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761 POITOU    JEAN-CLAUDE
 

LA MINE D'ENFER

Tout a sauté. Le 10 mars 1906, à l'aube, une explosion sous la terre, entre Méricourt, Sallaumines et Billy-Montigny, près de Lens. Dans une mine de charbon, 110 kilomètres de galeries sont comme balayés par le souffle d'un lance-flammes géant. Six cents hommes remontent dans les heures qui suivent, certains défigurés par le feu. Il en reste plus de 1 100 au fond. Deux jours après, la Compagnie des mines de Courrières décide qu'il n'y a plus de survivants!: il faut réparer les dégâts, retourner au charbon. On mure une partie de la mine. Trois semaines après le drame, treize hommes remontent, maigres, à peine vivants, les yeux éblouis par la lumière, les "rescapés" ou "escapés", comme on dit en patois du Nord. La catastrophe est un drame national très médiatisé, le mot entre dans la langue française. Cinq jours et un quatorzième remonte. Comme les treize autres, il a mangé de l'avoine, du cheval, peut-être du cadavre, bu son urine, et marché dans le noir total sur des kilomètres avant de trouver une sortie. Les mineurs comprennent qu'on aurait pu sauver d'autres hommes. "Ils ont voulu sauver les mines avant nos hommes", hurlent des femmes qui, pour certaines, ont perdu le même jour mari et enfants. La grève fait tache d'huile, 50 000 mineurs arrêtent le travail dans toute la région, Clemenceau fait envoyer la troupe. Les descendants de ces morts, et de ces rescapés, qui sont-ils?

 

CHRONOLOGIE : 0